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Ma pratique artistique...

 

On pourrait dire de mes oeuvres qu'elles sont à mi-chemin entre le fauvisme et le pop-art. Entre l'expressionnisme et l'impressionnisme. Entre le surréalisme et la bande dessinée. Comportant par moments une lourdeur dramatique ou, au contraire, transpirant une légèreté enfantine.

Tout ces «styles» observables dans mon travail peuvent parfois en dérouter certains, mais j'assume entièrement cet éclectisme et en suis même fier!

Je peins ce que je veux, quand je veux, comme je le veux! C'est ça pour moi la véritable liberté de création.

Je suis toutefois conscient qu'en ces temps où certains «collectionneurs» cherchent des valeurs sûres pour faire leurs «placements», il est plus simple pour eux de miser sur les artistes dont le style est figé et facilement identifiable. Pour ma part, me cantonner dans un style précis et m'astreindre à toujours peindre le même tableau m'ennuierait à mourir. Quand je peins, je cherche constamment la surprise, et évite autant que possible le piège du filon mercantile! 

Bien entendu, j'ai mes sujets de prédilection : les personnages (toujours peints d'imagination), les paysages et les natures mortes. Des sujets on ne peut plus classiques, mais sources toujours inépuisables de découvertes et d'aventures plastiques.

Aussi, comme tout bon artiste, j'ai mes influences et ne m'en cache pas : Van Gogh, Picasso, Modigliani, Gauguin, pour ne nommer que ceux-là. J'ai aussi toujours adoré le travail des impressionnistes, des fauvistes et des expressionnistes allemands.

Bref, j'aime la peinture figurative qui vibre et qui parle! J'essaie donc moi aussi, à ma manière, de vibrer et de parler par cet art toujours vivant ! 

 Ma philosophie artistique...

 

J'aime voir la peinture figurative —l'art que je pratique— comme un des langages intrinsèques de l'humanité.

Telle que je la conçois, la pulsion créatrice qui pousse un homme à communiquer par l'image en 2017 participe du même désir viscéral d'expression qu'avaient jadis les hommes de Lascaux lorsqu’ils tapissaient d'images peintes les parois de leurs grottes, il y a plus de 18000 ans.

À travers les époques et dans toutes les civilisations, le langage par l'image a toujours existé. Tantôt utilisée pour des rites funéraires, des manifestations festives, ou pour illustrer des mythes, des dieux et des rois/reines, la représentation par l'image fait partie de l'histoire de l'humanité.

Naturellement, comme toutes formes d'expression, le langage pictural aura subi au fil du temps maints courants et remises en question. On ne peut que se réjouir de cette évolution! L'histoire de l'Art est là pour témoigner de toute la grandeur de l'aventure figurative; des «premiers peintres» à nos jours.

Cependant, à force de remettre en question ce qui est beau et ce qui ne l'est pas (déjà, Socrate se questionnait sur la chose), et à force de repousser la mince ligne qui sépare l'art du non-art, peu à peu, nous en sommes venus à perdre notre gros bon sens...

Lorsque nous avons, au courant du 20ième siècle, tourné le dos à la figuration pour nous lancer à corps perdu dans l'abstraction (un geste audacieux qui devait être fait tôt ou tard), nous avons insidieusement jeté les bases d'un éclatement de l'expression qui a rapidement occulté l'art figuratif.

Ce fut d'abord l'abstraction, puis les ready-maid et le minimalisme. Après quoi l'art conceptuel, les installations, les performances, etc.

Selon moi, toutes ces nouvelles tendances artistiques ont parfaitement raison d'être et sont tout à fait légitimes dans la grande aventure de l'humanité. À condition bien sûr qu'elles ne soient perçues que pour ce qu'elles sont, et ne viennent jamais éclipser 18000 ans d'art figuratif!

J'ai l'intime conviction que par ma peinture et mes dessins, à ma façon, je contribue un peu à préserver un langage millénaire, qui je l'espère ne mourra jamais.

 

«La constance délicate»

2008 huile sur toile, 28 X 13½ po.

 

Ma «non-démarche artistique»...

 

J'aurais pu nommer cet onglet «Démarche artistique», mais en bon contestataire que je suis, je m'y refuse!

Je m'explique...

De nos jours, au Québec, lorsqu'on s'engage à communiquer une démarche artistique efficace et professionnelle (pour une demande de bourse, un dossier artistique ou un projet d'exposition valable), il est plus qu'essentiel de la formater selon les goûts actuels des mandarins de la culture.

Elle doit être contenue sur une seule page et ne doit comporter que trois paragraphes au sens très précis, et suivant un ordre de présentation déterminé: (1) le cheminement, (2) les intentions, (3) les objectifs de création et de production.

Aussi, lors de son écriture, l'utilisation de certains mots tendances est fortement recommandé. Il est très important de démontrer à l'élite bureaucratico-culturelle que l'on fait bien partie de la crème et non la masse. Que cette même élite est en face d'un initié, et non d'un profane. Ainsi, pour être confortée dans son exercice de cooptation, cette élite doit s'assurer que l'on parle bien le même langage qu'elle!

De plus, dans la rédaction d'une bonne démarche artistique, il est incontournable de préciser que l'on «s'interroge» et que l'on «questionne» les choses par notre art, comme dans l'exemple fictif suivant :

  « Dans mes installations ludiques, je questionne le rapport entre l'homme moderne et ses dualités socioculturelles par des collages cinétiques que j'articule autour de photographies dont l'iconographie narrative s'inspire des bas-reliefs byzantins. »

Ces verbiages «obligés» me tuent !

Si l'on demande aux artistes d'être les fiers représentants de la liberté de création... et d'expression, comment peut-on du même coup leur demander d'expliquer leur art selon le code A-433 de la section 12 de l'annexe E, sinon pour faciliter la tâche à des évaluateurs soigneusement choisis?

Désormais, le sens critique et les considérations esthétiques ne sont plus de mise lorsque les décideurs culturels analysent l'œuvre d'un artiste. Au contraire, il est beaucoup plus opportun d'évaluer la crédibilité de celui-ci en demandant à un «comité de pairs» de valider si, oui ou non, cet artiste est un atout valable dans leur microcosme hermétique. Je n'ai pas du tout envie de me prêter à leur jeu !

C'est donc en réaction à ce «formatage», imposé par une certaine élite sclérosée, que je me refuse à employer le terme galvaudé «démarche artistique»! 

Veuillez bien pardonner ma dissidence!